
De l’indicible des secrets invisibles : expérimentations autour de l’occulte et des petits ouvrages
- Vaste et Vague
- Festival La Virée Trad
- Marie Samuel Levasseur
L’installation De l’indicible des secrets invisibles rend compte de gestes créatifs réalisés dans la maison et dans les milieux de soin, notamment par des membres de la famille ou du personnel hospitalier. Ces gestes, souvent élaborés en réponse à des situations urgentes ou complexes, mobilisent des formes d’ingéniosité, de débrouillardise et d’écoute tout en alliant beauté et care. Croyant que la vie est traversée par l’art et non le contraire, Marie Samuel Levasseur documente et présente ces gestes sous formes multiples comme des expressions concrètes d’un savoir sensible, communautaire et collectif. Cette installation s’inscrit dans une démarche intergénérationnelle. Par l’intermédiaire de médiums et de voyantes, l’artiste a entrepris un travail de dialogue avec ses grands-parents décédés (Lucien et Rose-Alma). Se rapprocher géographiquement des débuts de leur histoire, en Gaspésie, la rapproche aussi de leur patrimoine immatériel. Ces échanges permettent d’aborder des récits familiaux empêtrés dans un silence irrémédiable de notre vivant. Ils agissent comme déclencheurs d’une exploration plus vaste des transmissions et de la possibilité d’initier des méthodes de réparation par constructions-palimpsestes de savoirs et de souvenirs. L’installation prend la forme d’un assemblage composé de plusieurs éléments : photographies, objets, petits livres, documents familiaux, pièces en céramiques, impressions sur bois, éléments textiles et enregistrements audio. Les matériaux et formats utilisés s’inspirent des environnements domestiques, des lieux de soin et des dispositifs de recherche communautaire. La forme de l’œuvre s’apparente à un autel dense et minutieux, où chaque élément agit comme un témoin d’une mémoire intime et collective. Lors de la résidence, la création et l’activation des objets placés dans l’installation engendre un espace vivant d’écoute et de réflexion sur la place des gestes invisibles, des savoirs situés, et des récits comme outils de réparation et de continuité entre générations.