Cette exposition est présentée en collaboration avec Centr’Elles, dans le cadre du programme PREMIÈRE.
LES MONDES PARALLÈLES | Dessins
Catherine BEAU-FERRON | Provenance : Cap-au-Renard (Québec)
L’EXPOSITION EST SITUÉE À
L’Espace FéminiTHÉ de Centr’Elles
L’Espace FéminiTHÉ est un lieu de rencontres, de créations artistiques, d’expositions et de spectacles.
Vernissage le jeudi 15 avril, dès 17 h
Plusieurs trames narratives existent au même endroit, en même temps, comme des histoires qui se superposent. Il y a le regard que l’on pose sur le corps de l’autre. Il y a être dans son propre corps, être dans celui de l’autre. Il y a dire des mots. Il y a les entendre. Il y a ce qu’on imagine à partir de ces mots. Il y a ce dont on se souvient.
Les mondes parallèles proposent un voyage dans l’intime et la mémoire avec des dessins tirés de séances de pose (modèle vivant) qui sont aussi des rencontres, des moments d’amitié, de partage. Parfois délicates, parfois burlesques, les œuvres tentent de capturer ces moments de vulnérabilité où les corps se mélangent, où les frontières se brouillent. Les corps, seuls ou en duo, sont au repos, confortables, et à ces poses croquées sur le vif sont ajoutées des extensions, des excroissances étranges, des passages. Le mouvement du crayon et un langage visuel instinctif, spontané, guident ces ajouts, permettant aux corps de s’évader, de se fondre dans le décor ou de s’en distinguer, de rester en suspens entre le réel et le rêve.
Les œuvres explorent la porosité entre les gens, entre les émotions, entre le vécu et le monde qui nous entoure. Les frontières s’effacent, les contours s’estompent, et on comprend que les relations humaines sont à la fois belles et fragiles.
DÉMARCHE ARTISTIQUE
L’univers créatif de Catherine Beau-Ferron s’étale sur plusieurs dimensions: littéraire, bédéesque, visuelle, poétique, politique. Fascinée par un monde qui pour elle regorge à la fois de beauté et d’horreur, son art conjugue des pulsions de célébration et colère, cherchant avant tout un lieu de repos, une frontière où les extrêmes se confondent, où les contours s’adoucissent. Multidisciplinaire et même un peu chaotique, son parcours est à l’image de son approche de l’art : libre, tâtonnante, abondante. Elle préconise l’instinct et la simplicité pour transmettre ce qui bouillonne en elle, que ce soit profond ou futile.
Ses œuvres visuelles et ses écrits questionnent entre autres notre relation avec le paysage, ce décor que l’on peut croire muet et passif, mais dont on peut entendre les murmures. Elle s’intéresse aussi aux relations humaines, tant au niveau global qu’au niveau intime, avec tous leurs travers, leurs subtilités et leur intense fragilité. Son univers visuel, ancré entre autres dans le dessin de modèle vivant, est influencé par l’univers de la bande-dessinée et de l’art mural. L’artiste nous entraîne dans un univers poreux et ludique, où les éléments se transvasent les uns dans les autres, ou les corps et les paysages se confondent dans une chorégraphie pleine de tendresse. Elle pense qu’en mettant ses mains à l’œuvre, son travail laisse émerger l’intériorité.