Lyne Bourdages
‘’J’inventerai jour après jour la couleur de ma vie. J’utiliserai les meilleurs pigments, les plus vifs, comme ceux qu’utilisaient les grands maîtres. Je ferai tout pour que mon passage ici soit ma plus belle œuvre d’art en reconnaissance d’être encore vivante.» L.B. Mars 2020
Biographie
Gaspésienne d’origine, artiste émergente de la pandémie, l’art visuel en techniques mixtes, l’Art journal, la poésie, l’Iphonographie ont donné un nouveau sens à sa vie.
Nouvellement retraitée comme ostéopathe; la sensibilité et le monde subtil font partie de son expérience depuis longtemps et c’est maintenant que cela prend véritablement place sous une autre forme.
Depuis l’adolescence, Lyne développe un sens artistique et une écriture poétique mais c’est dans les années quatre-vingt, qu’elle est invitée avec Jean-Louis Corbeil, à réaliser une fresque dans l’église de son village natal. Ensuite l’art devint une pratique personnelle et sporadique.
Au moment de la pandémie, l’art prend tout à coup un nouveau sens.
Pendant les trois mois de confinement, elle s’était donné comme mission de mettre du beau et de la couleur sur les réseaux sociaux pour faire équilibre avec la tristesse étalée durant ce drame mondial.
Une œuvre par jour, une photographie avec un texte poétique, une réflexion sur ce qui restait de beau durant toute la période confinement. Elle expliqua que ce fut à ce moment sa manière de garder le lien avec les siens tout en restant vivante et créative.
Au même moment la poésie s’imposa.
Elle est invitée à lire sa poésie dans le cadre d’une soirée poésie rituelle pour rendre hommage aux femmes autochtones disparues en octobre 2020 au Centre Culturel de Paspébiac.
Elle met aussi en place des ateliers d’art journal à la Bibliothèque Françoise -Bujold, à la ville de Bonaventure et pour Horizons gaspésiens au Loco-local. Le but, au-delà des liens communautaires, est de développer et initier une pratique régulière d’art afin d’aider les femmes à trouver quoiqu’il arrive, des outils anti-stress dans la créativité, la couleur, les mots et le plaisir.
Quelques projets d’art communautaire et d’expositions sont en proposition. Elle vient de terminer une série de tableaux tout en couleurs qui seront accompagnés de ses textes.
Membre de Culture Gaspésie et des Collectifs Arter et Empreinte éphémère, Lyne compte bien continuer d’apprendre, de partager et de collaborer avec divers artistes de la Gaspésie.
Formations
Ayant fait à deux reprises des résidences artistiques à Percé avec l’artiste Lino (Éloge du sensible en 2019 et Traces du poétique en 2022) et la formation avec Céline Boucher (Récit, cycle et transformations silencieuses en 2023. La poésie entre simultanément dans sa vie par un atelier kasàlà par la poétesse Thúy Nguyen, l’art du haïku avec l’autrice France Cayouette et le texte narratif avec l’autrice Line Richard tout en flirtant avec le slam des camps poétiques de Bilbo Cyr.
Démarche artistique
L’exploration de la couleur par différents médiums et ma recherche personnelle vont dans le sens d’une nouvelle perception de la vie depuis le confinement. J’aspire à trouver le beau dans ce qui nous paraît gris, imaginer le monde par les yeux de la gratitude dans la joie la plus simple, voila mes seules règles.
Rester en vie et créative quoiqu’il arrive maintenant. L’art figuratif prend forme en ce moment sur mes toiles et cela laisse aussi la place à l’imagination, l’exploration et la texture par les multi-couches.
J’accepte de ne pas savoir, ne pas diriger, ne pas essayer de faire du beau, être présente et ouvrir à la joie de voir ce qui va prendre naissance tout doucement. Nourrir ce qui me fait du bien. Faire confiance au processus et a l’émotion créé par la couleur.
Le collage parfois intégré dans mes œuvres selon la forme et la direction de l’application que je choisi, apporte de la texture et des formes à mon tableau. J’utilise exclusivement des papiers que j’ai moi-même peints auparavant sans intention au préalable, ce qui me laisse la totale liberté d’exploration dans l’émotion provoquée par la couleur utilisée et me libère de devoir utiliser les œuvres des autres artistes pour mes collages.
J’explore mon art par un processus méditatif et contemplatif où je laisse le « Sensible » s’exprimer sur ma toile sans jugement, afin de voir apparaître en grandes couleurs et en mots mon monde intérieur. Les formes se dessinent doucement et l’œuvre prend son sens, elle me parle, m’invite dans la direction que mon inconscient me suggère. Je suis d’abord portée involontairement par l’effet sensible que me provoque les couleurs intuitivement choisies. C’est presque euphorique quand un filon s’installe, quand je réalise ce qui se découvre. C’est joyeux, ludique et très coloré la plupart du temps. Il m’apparait alors des paysages, des villages, des animaux, des fleurs qui me surprennent à chaque fois. C’est la joie de la liberté.