Développement de carrière

La profession d’artiste est unique, car elle nécessite bien souvent une continuelle redéfinition. L’artiste doit s’adapter à un milieu en constant mouvement, où plusieurs influences peuvent inspirer sa pratique. En effet, le secteur culturel est un milieu dynamique invitant celles et ceux qui y contribuent à démontrer une grande capacité d’adaptation, de l’ambition et de l’autonomie. 

Dans cette section vous trouverez de l’information et ressources concernant le dossier d’artiste ainsi que tout ce qui touche au développement et la mise en place de son projet artistique.

Présenter son projet

 

Le dossier d’artiste

Le développement professionnel de l’artiste débute par la préparation d’un dossier, qui fait partie des étapes primordiales à réaliser pour tout(e) artiste professionnel(le) ou en voie de professionnalisation. Le dossier d’artiste est en effet la porte d’entrée dans l’univers artistique.

Ce dossier, qui peut être perçu comme une boîte à outils, regroupe plusieurs documents qui permettent à l’artiste de se présenter, d’informer et de faire part de son parcours à celles et ceux qui le consultent. Il sera à peaufiner tout au fil d’une carrière alors que l’artiste acquerra de nouvelles expériences. De là la pertinence de mettre à jour régulièrement le dossier, afin qu’il soit toujours actualisé lorsque nécessaire. 

Le dossier d’artiste contient plusieurs documents qui peuvent également inspirer le contenu d’un portfolio et être utilisés pour différentes demandes de financement, d’appels de dossiers ou autres.

Le dossier d’artiste demande parfois d’être adapté selon le contexte, l’endroit, ou les critères d’envoi de ce dernier. D’ailleurs, vous trouverez ici-bas quelques propositions quant à la réflexion à avoir avant de procéder à la rédaction de chacun des documents constituant le dossier d’artiste. 

 

 

Le curriculum vitae (CV) artistique est un document incontournable du dossier de l’artiste. Il diffère du CV traditionnel puisqu’il recense uniquement les informations liées au développement d’une carrière artistique. Il permet de dresser un portrait des différentes expériences réalisées par l’artiste, illustrant ainsi l’évolution de son parcours professionnel.  

Dans un premier temps, le CV présente les renseignements suivants : 

  • Nom, prénom et le nom d’artiste s’il y a lieu; 
  • Les coordonnées pour communiquer avec l’artiste (numéro de téléphone, courriel); 
  • Les informations relatives au travail de l’artiste (site Web, plateforme de vente, galerie numérique, etc.). 

Le CV artistique comprend un maximum de trois pages. Il peut également prendre la liberté de personnaliser son document, en y ajoutant certaines couleurs, une bannière qui présente l’une de ses œuvres etc., toujours dans l’optique de présenter une image professionnelle. 

Organiser les expériences par catégories 

Ensuite, les expériences doivent être décrites sous des catégories préalablement choisies par l’artiste. Celles-ci peuvent parfois changer selon la ou les disciplines exercées et le milieu culturel. Il est important de bien les choisir car elles permettent d’organiser clairement l’information, afin que la personne qui consulte le document comprenne bien les étapes significatives de l’artiste et la chronologie des événements (classifiés par année).   

L’artiste doit s’assurer de présenter les expériences qui représentent le mieux sa pratique artistique actuelle. À titre d’exemple : si la catégorie Formation ne contient aucun élément en lien à sa pratique ou que l’information date de plusieurs années, il n’est pas pertinent de débuter par cette catégorie, voire d’ajouter celle-ci. 

Exemple de catégories générales aux différentes disciplines artistiques 

Voici quelques exemples de catégories pouvant figurer sur un CV artistique :  

  • Parcours académique / Formation / perfectionnement / stage professionnel / cours en ligne / webinaire / mentorat  
  • Résidence artistique 
  • Projet de commissariat 
  • Contrat professionnel / commande / commissariat 
  • Conférence et présentation publique 
  • Atelier créatif / atelier de médiation / atelier autre 
  • Activité professionnelle, collaborations 
  • Bourse et distinctions
  • Nomination et prix 
  • Adhésion professionnelle 

Exemples de catégories plus spécifiques aux disciplines artistiques 

Arts visuels ou métiers d’art:  

  • Exposition individuelle (ou solo) / exposition collective / exposition virtuelle / présentation publique
  • Marché d’art publique, foire et encan bénéfice
  • Installation et œuvre d’art publique 

Arts de la scène : 

  • Enregistrements, lancements et prestations 
  • Parcours musical, performance, spectacle 

Littérature et conte:  

  • Lancements 
  • Ouvrages publiés et séances de lectures 

Cinéma et vidéo:  

  • Projections 
  • Réalisations de courts-métrages / longs-métrages  

Les propositions de catégories ci-hautes sont à titre indicatives; l’artiste doit sélectionner celles qui mettent davantage en valeur son parcours professionnel. 

La démarche artistique représente l’épine dorsale du dossier de l’artiste. Elle doit être présentée de façon concise, sur une page, et il est suggéré que l’artiste s’y exprime à la première personne du singulier. La démarche permet à l’artiste de rendre son processus de création accessible aux autres. Ainsi, les lecteur(-trice)s pourront connecter avec le travail de l’artiste et apprendre à mieux le ou la connaître. C’est une belle opportunité pour l’artiste de raconter l’histoire sous-jacente à sa pratique artistique : sa personnalité peut transparaître et c’est aussi l’occasion pour elle ou lui de partager sa vision.  

Une méthode intéressante qui peut aider à amorcer la rédaction d’une démarche artistique est de prendre le temps de répondre à certaines questions clés. Pour ce faire, l’artiste doit d’abord être capable de définir ses intentions.  

  • D’où vient l’artiste? Qu’est-ce qui influence son développement artistique?  
  • Quelles sont ses inspirations? L’artiste s’exprime par quels médiums? 
  • Pour qui est-ce que l’artiste crée son art? Quelle est sa clientèle idéale? 
  • Quel message l’artiste souhaite passer à travers son art? 
  • Qu’est-ce que l’artiste aspire à affirmer à travers son expression artistique? 

La présentation du parcours de l’artiste permettra aux lecteur(-trice)s de mieux connaître la couleur artistique de l’artiste et ses inspirations, mais aussi ses médiums de prédilection, ses méthodes de travail et ses objectifs de carrière.   

  • Qu’est-ce qui rend le travail de l’artiste unique? Exploite-t-il une idée centrale ou une thématique particulière? Quels sont ses projets en cours?  
  • Quels sont les contextes de création de l’artiste? 
  • Quelle est la direction que l’artiste souhaite prendre pour ses projets de création à venir? 

Une démarche artistique demeure un processus évolutif qui se peaufine tout au long d’une carrière. Cela demande donc une actualisation des informations. L’artiste doit garder en tête que son texte doit mettre de l’avant les éléments qui valorisent le plus l’axe de présentation choisi, dépendamment des lecteur(-trice)s ciblé(e)s. Par exemple, si l’artiste souhaite présenter une démarche sous l’angle de la commercialisation, son texte doit exprimer les retombées économiques qui découlent de son travail artistique. 

Il est recommandé de relire le texte plusieurs fois, afin d’assurer que les idées partagées soient celles qui représentent au mieux l’artiste et son travail. Il est également conseillé de demander une relecture à une ou plusieurs personnes pouvant avoir un regard critique et constructif. 

La rédaction de la démarche peut demander un certain défi personnel puisque cet exercice exige un travail d’introspection. Toutefois, ce travail peut être très gratifiant pour l’artiste et, par la suite, l’aider à mieux définir sa pratique artistique.  

La notice biographique est un court texte qui présente l’artiste dans son contexte professionnel, un peu comme une carte de visite. Elle a pour objectif d’exposer les projets marquants de l’artiste, qu’ils aient été réalisés à l’échelle régionale, nationale ou internationale, qu’il s’agisse de spectacles, d’expositions, d’œuvres ou autres. 

Le texte doit s’étendre que sur quelques lignes. Par exemple : trois lignes si la notice figure en première page d’un curriculum vitae ou jusqu’à dix lignes dans un contexte autre. L’artiste doit faire un travail de synthèse en sélectionnant les éléments les plus importants de son parcours, afin de maximiser la pertinence du texte. Il doit également personnaliser son contenu en fonction du contexte d’utilisation de la notice. 

En somme, la notice biographique doit susciter la curiosité et inciter les lecteur(-trice)s à vouloir en savoir davantage sur la carrière de l’artiste.  

Aussi appelée dossier de presse, la revue de presse contient des photocopies d’articles ou des extraits consacrés à un artiste ou à son œuvre. Des entrevues radio ou télévisée, des articles numériques, des critiques, des analyses ou d’autres types de contenus ayant été publiés dans l’espace médiatique et concernant la carrière professionnelle de l’artiste peuvent s’y retrouver. Il est suggéré que l’artiste conserve tous les documents originaux le ou la mentionnant (vidéos, fichiers audio, articles de journaux ou de magazines, etc.) dans un dossier de travail, et ce, dans l’objectif d’avoir ceux-ci à portée de mains lorsque nécessaire.   

L’artiste doit s’assurer de bien identifier son matériel. Il faut citer la source en mentionnant la référence (journal, émission, etc.), le nom de la personne-ressource (si nécessaire), le titre de la publication, l’année de parution, etc. L’information à noter variera selon le type de matériel répertorié. Les passages des articles concernant l’artiste et son travail peuvent être surlignés par souci de précision.  

La revue de presse doit être d’actualité, présenter du matériel récent (période de cinq ans et moins) et approprié à la carrière professionnelle de l’artiste. Comme dans un curriculum vitae, la classification chronologique des informations doit être exercée : les dates sont importantes, car elles permettent d’identifier le matériel le plus récent de prime abord. La revue de presse se compose généralement d’un maximum de cinq pages. Plusieurs types d’information peuvent se retrouver sur une même page. Le contenu de la revue de presse doit être retraçable et facile d’accès.  

  

Dans le cas où l’artiste serait en voie de professionnalisation, il est justifiable que la revue de presse soit moins volumineuse en début de carrière. Le matériel à y inclure se concrétisera au fil de ses activités. Dans une situation où l’artiste débute tout juste, les articles ou les communiqués faisant la promotion de ses activités de diffusion peuvent alors être utilisés, toujours dans la notion de soutenir la démarche artistique de l’artiste.   

 

Comme plusieurs autres documents professionnels, le dossier de presse s’adapte à son destinataire en fonction des objectifs visés par l’artiste.  

Il s’agit du matériel qui fait état du travail de l’artiste. Selon la discipline de l’artiste, le matériel d’appui peut répertorier des extraits d’œuvres, des images, des documents vidéo ou audio, etc.  L’artiste doit faire un travail de sélection avec soin, car son choix de matériel aura un impact sur l’évaluation de son dossier.

Dépendamment de l’endroit où l’artiste souhaite soumettre son dossier, le matériel proposé peut prendre différentes formes : fichiers vidéo ou audio, images numériques, manuscrits, partitions, scénarios, etc. Généralement, l’artiste devra respecter certaines exigences techniques quant à la quantité de matériel à présenter par catégorie et au format d’envoi permis. À titre d’exemple, le formulaire du CALQ demande que les documents vidéo et audio soient présentés sous forme de liens Web dans un fichier PDF ou sous l’un des formats suivants : MP3, M4a, MPEG, AVI (voir document Formulaire d’inscription – Description du projet (Word) (73 Ko) en bas de page des programmes de bourse CALQ). Notez que les exigences quant à la présentation du document peuvent altérer selon l’endroit où le dossier est soumis. 

L’artiste est encouragé à maintenir un dossier prêt en tout temps en présélectionnant ses documents et en les identifiant distinctement (catégorie (exemple audio), format, texte descriptif, etc.). Effectuer ce travail en amont permettra à l’artiste de se concentrer sur les critères demandés et finaliser son choix lié au nombre de documents permis lorsque le moment sera venu de soumettre son dossier. Il est conseillé de conserver ce document à jour pour les demandes de dernière minute. 

Les programmes de subventions demandent généralement un texte de présentation qui doit décrire le projet de l’artiste qui dépose une demande. Le nombre de caractères demandés peut varier d’un programme à l’autre. Par exemple, le Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), demande normalement un maximum 10 500 caractères. Ce texte est distinct de celui de la démarche artistique, alors que le projet artistique est issu de cette démarche. Tandis que la démarche artistique est un monologue dans lequel l’artiste livre des informations sur son identité artistique et son travail. Le projet, quant à lui, permet de nourrir un dialogue avec les lecteur(-trice)s. En ce sens, les œuvres ne sont pas seulement exposées, mais mises en contexte par l’artiste qui les présente.

Le document descriptif du projet permet de structurer par écrit ce dernier. Le texte doit présenter les objectifs de l’artiste et démontrer l’importance que la réalisation de ce projet aura sur sa carrière professionnelle ou l’évolution de sa pratique.  

Ce texte permettra aux lecteur(-trice)s de prendre connaissance de plusieurs aspects fondamentaux, tels que les différentes étapes de réalisation, les matériaux utilisés, les déplacements prévus, les possibles collaborateur(-trice)s, l’estimation budgétaire et l’échéancier pour la mise en œuvre du projet. La description de projet doit être expliquée clairement. Afin d’organiser explicitement ses idées, l’artiste doit se poser certaines questions :

  • Quel est le fil conducteur de son projet? 
  • Quel est le projet de recherche? 
  • Quel est le thème principal ou les thèmes principaux du projet? 
  • Quel forme l’artiste souhaite donner au projet? 
  • Comment s’inscrit ce projet particulier dans la démarche de l’artiste?
  • À qui s’adresse l’artiste dans la réalisation de son projet?  

Réfléchir à ces questions avant de procéder à la rédaction du texte facilitera l’exercice de mise en ordre des idées, et ce, en vue de les présenter de façon appropriée. L’artiste doit faire un effort d’abstraction, afin de sassurer que les éléments mentionnés dans la description de projet soient concis et bien représentatifs de ce dernier.

Comme pour tout document rédactionnel, il est fortement conseillé de faire lire et commenter le texte par d’autres personnes. Cette démarche permet de constater comment la description du projet peut être interprétée, pour ainsi y apporter quelques modifications au besoin. Ce processus d’échanges avec des personnesressources est une étape constructive qui peut contribuer grandement à l’amélioration de son document. 

Finalement, la description de projet doit être complète, s’inscrire dans une démarche évolutive et permettre de démontrer la possibilité de cheminement de la carrière professionnelle de l’artiste.  

 

Comment écrire son dossier d’artiste

* Le portfolio n’est généralement pas considéré comme un document du dossier d’artiste mais il demeure tout de même un document de présentation de l’artiste et son projet.

Le portfolio est un outil professionnel de développement de carrière visant à présenter l’artiste, ainsi qu’à mettre en valeur son travail artistique. Un peu sous forme de fiche pratique. 

Dépendamment de l’organisation qui le demande, le portfolio peut parfois référer au dossier d’artiste (qui comprend généralement les documents suivants : curriculum vitae artistique, démarche artistique, un dossier ou une revue de presse, document de matériel d’appui) et aussi exiger le respect de certaines consignes plus spécifiques. Si certaines consignes sont demandées (par exemple lors d’un appel de candidatures), la candidature de l’artiste sera assurément considérée davantage lors du respect de celles-ci. Le portfolio demeure toutefois un outil visuel important qui peut être utilisé à plusieurs fins dans un environnement compétitif et qui permet à l’artiste à se démarquer auprès d’éventuelles galeries, de clients, de concours, d’appels de candidatures, de résidences, etc.

De par l’identité de l’artiste, le portfolio invite à mettre ses couleurs et sa personnalité afin d’exprimer au mieux possible son parcours et sa démarche professionnelle. Le portfolio peut se voir comme une vitrine qui présente les talents de l’artiste ou bien sa carte de visite. La valeur esthétique de la présentation du document et des œuvres proposées est donc considérable et pourrait faire une différence lors d’une application quelconque. Le portfolio permet aussi de voir si le discours de l’artiste est cohérent (lien avec la démarche) et si l’offre de son travail et ses œuvres correspondent aux attentes de l’endroit où celui-ci est envoyé (prenons encore l’exemple d’un dépôt à un appel de candidature avec critères spécifiques).

Pour conclure, l’artiste peut avoir bien du plaisir à élaborer son portfolio, notamment parce que cet outil professionnel peut prendre une variation infinie de formes. La qualité du travail investi dans le portfolio permettra à l’artiste de se distinguer des autres candidatures soumises.

 
Documentation supplémentaire

 

Trousse du créateur  (Arrimage)

Quelques clés pour rédiger une demande de subvention (Machinerie des Arts)

Comment rédiger et présenter son dossier d’artiste (Culture Saguenay-Lac-saint-Jean)

Développer son projet

 

Le développement de projet est une étape cruciale pour envisager concrètement, et sous tous ses aspects, la réalisation d’un projet artistique. Elle permet, en complément au dossier de l’artiste, l’élaboration d’une vision, mais surtout d’une feuille de route à suivre qui favorisera le respect des objectifs initialement établis, puis de consolider la faisabilité du projet.  

Un projet s’élabore en différentes étapes, notamment par la création d’un budget et d’un échéancier. Il se termine généralement par le dépôt d’un bilan de fin de projet. Cette section présente de l’information pertinente sur ces documents importants et ce qu’il faut considérer pour les élaborer. Des informations complémentaires sont également proposées, ceci dans l’objectif d’aider les artistes dans leurs démarches.  

 

 

Le budget est un document indispensable à la présentation du projet de l’artiste, et ce, même si l’élaboration de celui-ci peut parfois faire croire qu’elle ou qu’il s’éloigne du processus créatif. Le budget peut être facultatif dans certain cas, mais est de manière générale demandé lors d’appels à projets ou de demandes de subvention. La réalisation de celui-ci permet de visualiser les coûts de réalisation du projet et de bien articuler ses besoins lors de demande de financement.  

Dans le cadre d’une demande de financement, le budget est le document qui permet à l’artiste de démontrer qu’il ou qu’elle maîtrise les dépenses et les revenus associés à son projet. Un budget complet, détaillé et réaliste démontrera la faisabilité du projet aux personnes destinées à le soutenir financièrement. 

Dans le budget, l’artiste doit s’assurer de bien inscrire toutes les sources de financement ou autres que celles demandées, illustrant les revenus qui appuieront le projet, tels que les partenariats, commanditaires, échanges de service, etc. Il est important de bien chiffrer la valeur de ces différents soutiens. Ces sources de financement doivent être appuyées qualitativement et quantitativement par des ententes écrites. 

Le budget doit également indiquer les dépenses associées à votre projet. Elles doivent être détaillées, organisées et inclure, par exemple : les frais de création*, de rémunération des collaborateur(-trice)s ou des artistes participant(e)s, de coûts divers (location d’équipement, de matériaux, assurance, location de studio, etc.), de déplacement ou autres.  

Pour certaines demandes, telles que les programmes du Conseil des arts et des lettres (CALQ), il est nécessaire que le budget final présenté soit équilibré. C’est-à-dire que le total des dépenses doit égaliser le total des revenus. L’artiste doit s’assurer de l’admissibilité des frais permis, dépendamment des critères demandés par l’appel ou le programme visé. 

Finalement, il est conseillé à l’artiste de bien suivre l’état du budget et de conserver ses factures. Le budget est un outil qui aidera l’artiste, non seulement à visualiser sa situation financière, mais également à mieux analyser les paramètres possibles pour son projet et à développer judicieusement sa capacité à atteindre ses objectifs artistiques. 

* Les frais de création sont importants à la faisabilité du projet. L’artiste doit calculer une rémunération représentant la valeur de son travail, c’est-à-dire qu’elle doit couvrir la réalité des dépenses personnelles de l’artiste et de ses honoraires durant l’implication de travail sur son projet. Il arrive parfois que l’artiste calcule à la baisse sa rémunération, pensant que cela favorisera l’obtention d’un financement. Au contraire, cela pourrait jouer en sa défaveur car plusieurs bailleurs de fonds encouragent une juste rémunération pour les artistes, ce qui rendra alors le budget non réaliste. 

Certains organismes disciplinaires proposent des grilles de barèmes tarifaires à titre indicatif, tel que le CARFAC pour les arts visuels. Vous trouverez ces ressources dans la page Ressources de la boîte à outils.

Voici un exemple de Budget type.

Échéancier pour une subvention

Pour démontrer la faisabilité d’un projet, l’artiste doit établir un échéancier réaliste et précis. L’échéancier détermine les dates clés d’un projet, de son début jusqu’à la fin. Il doit également comprendre les aspects promotionnels ou la présentation publique de ce dernier. L’échéancier doit permettre de visualiser facilement les différentes étapes de réalisation du projet. Ceci dit, l’échéancier doit aussi inclure, s’il y en a, les étapes de partenariat ou de collaboration, les ateliers participatifs, les résidences artistiques ou autres. 

Voici un modèle d’échéancier. 

Dans le cadre d’une demande de financement, l’artiste doit donc répondre aux critères demandés quant à l’élaboration de l’échéancier; le contenu de celui-ci peut parfois varier. Un échéancier explicite quant à la cohérence du projet et la gestion des fonds aux différentes étapes consolidera la candidature de l’artiste auprès du bailleur de fonds. 

Finalement, il est important que l’artiste considère les impondérables, c’est-à-dire les situations imprévisibles ou les délais supplémentaires (exemple : attente de réponse d’un partenaire, matériel non disponible, etc.). Il arrive même parfois que la porteuse ou que le porteur de projet nécessite d’un temps de pose à la réalisation de celui-ci. Tous ces facteurs doivent être considérés lors de l’élaboration de l’échéancier.   

Des modifications peuvent être apportées à l’échéancier en cours de projet. En règle générale, l’artiste doit communiquer avec le bailleur de fonds pour l’aviser des changements et les faire approuver. 

 

Échéancier général

Voici les 4 étapes pour créer un échéancier. 

  • Diviser son objectif final en étapes ou catégories comprenant des tâches 
  • Définir combien de temps il faut pour compléter chaque tâche 
  • Définir l’échéance de chaque tâche 
  • Définir le(la) responsable de l’exécution de chaque tâche 

Voici le document complet de la création d’un échéancier général. 

À un certain moment dans le parcours de l’artiste, une demande de subvention peut être une alternative intéressante pour assurer le financement d’un projet artistique. Une demande de subvention se fait en plusieurs étapes et nécessite une réflexion de la part de l’artiste sur sa démarche, ainsi que sur l’intégralité de son projet. 

Une demande de subvention se compose généralement d’un formulaire en ligne de l’organisation concernée, du dossier de l’artiste et de certaines pièces complémentaires tels qu’un budget, un échéancier, et un document de matériel d’appui. Un dossier complet et de qualité fera bonne impression auprès du comité d’évaluation.  

Certaines organisations proposent un portail pour y déposer une candidature, tel que le portail Mon dossier CALQ sur la plateforme du Conseil des arts et des lettres du Québec ; il faudra alors créer un compte pour y avoir accès. 

Voici quelques astuces à se souvenir :  

  • Assurez-vous de bien lire et comprendre les critères du programme de subvention; 
  • Gardez à l’esprit les critères d’évaluation lorsque vous formulez vos réponses; 
  • Démontrez que votre projet est bien pensé et peut être réalisé comme prévu; 
  • Revoyez la demande bien avant la date limite du dépôt; 
  • Faites lire et réviser votre dossier par une ou des personnes qualifiées ou de confiance.

 

Comment rédiger une demande de subvention (RAAV)

Le bilan de projet est un document récapitulatif qui sert à recueillir et à analyser les apprentissages tirés de la réalisation d’un projet artistique. Dans ce document, l’artiste y détaille les résultats obtenus à chacune des étapes, ainsi que les ajustements qui ont été effectués en cours de réalisation, par exemple les révisions budgétaires ou d’échéance. Ce type de bilan permet non seulement à l’artiste de prendre en compte toutes les modifications apportées au projet initial, mais aussi d’apporter des réflexions sur son parcours.  

Dans le contexte d’une demande de bourse, les subventionneurs exigent usuellement la rédaction d’un bilan de fin de projet, aussi appelé Rapport d’utilisation de bourse. Comme mentionné dans les directives du Conseil des arts et des lettres du Québec (CALQ), l’artiste doit avoir remis les rapports d’utilisation de bourse des projets arrivés à échéance, afin d’être admissible au dépôt d’une nouvelle demande. Les rapports doivent être remis au plus tard trois mois après la réalisation des projets et être approuvés par le Conseil. Ces critères soutiennent l’importance de rédiger un bilan de fin de projet.  

Le bilan sera plus facile à rédiger et à détailler si l’artiste prend des notes durant tout le processus de réalisation de son projet. Il doit aussi conserver les reçus, les factures ou toutes communications qui démontrent la nécessité de modifier le projet initialement déposé. Toujours en référence aux demandes de bourse du CALQ, il est à noter que des modifications peuvent être demandées concernant le budget, l’échéancier, les partenariats, etc. L’artiste doit justifier tous les changements qui ont été apportés au projet. Il est essentiel de communiquer ceux-ci à la personne responsable du programme et de s’assurer d’un équilibre budgétaire, dans les dépenses et les revenus.  

En conclusion, le bilan de projet est un outil crucial de gestion, permettant une révision complète de la réalisation d’un projet, à partir de son lancement à sa clôture. Il peut également amener l’artiste à mieux comprendre les écarts vécus en cours de route, les imprévus et leurs conséquences, pour ainsi en tirer des enseignements pour la suite de sa carrière artistique. 

Certains projets artistiques peuvent nécessiter des partenariats. Ceux-ci peuvent prendre différentes formes telles qu’une contribution financière au projet, un échange de service, un don, etc.

Dans le cadre d’une demande de bourse, la confirmation des partenariats (implication, durée, valeur quantitative, etc.) est généralement demandée.

Les modèles ci-dessous, gracieuseté de Culture Gaspésie, sont à titre de référence. Ils peuvent être utilisés à titre indicatif ou adaptés à vos besoins.

Lettre de demande de partenariat

Lettre de confirmation de partenariat

L’organisation d’une activité ou d’un événement peut se visualiser en quatre étapes principales, soit la planification, la préparation, le déroulement et le bilan. Afin de vous aider à avoir une vision exhaustive de votre activité, vous pouvez vous utiliser document préparatoire suivant comme feuille de route: Organisation d’une activité.

 

Ressources supplémentaires

Planification collective (Communagir)

Aide mémoire de l’artiste – exposition (CARFAC – RAAV)

Guide de réalisation de projets avec une MRC (Culture Saguenay Lac-Saint-Jean)

Modèle consentement pour la prise de photos (Culture Gaspésie)

Médiation culturelle

Bien que la médiation culturelle prenne plusieurs formes, elle priorise des actions centrées sur les échanges et les rencontres entre les citoyen(ne)s et les milieux culturels et artistiques. 

La médiation culturelle est une approche pouvant être favorable au bon déroulement d’un projet, telle que la création de ponts entre les sphères culturelle et sociale, la construction de nouveaux liens entre la culture et l’espace public. La médiation peut se définir par différents outils, activités ou expériences de rencontres. À titre d’exemple, elle peut prendre place lors de la présentation d’une œuvre d’art au public, introduisant le processus créatif et la démarche de l’artiste aux citoyen(ne)s présent(e)s.  

Les initiatives de médiation visent à reconnaître et à favoriser l’art et la culture dans nos sociétés. Ainsi, l’artiste, à travers son projet, devient un(e) médiateur(-trice) permettant la création de ponts entre son œuvre et le public, entre son art et la culture.  

Cette section présente des ressources qui traitent de la médiation culturelle, des outils et recommandations, ainsi que des exemples qui démontrent comment l’artiste peut l’employer dans sa démarche artistique.

 

Ressources en médiation culturelle

https://rmcq.info/ressources/ (Regroupement des médiatrices et médiateurs culturel.les du Québec)

Qu’est-ce que la médiation culturelle? (Culture pour tous)

Laboratoire des Médiations en Art Contemporain

Fiche de Transmission des connaissances (Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean)

Mise en oeuvre des projets de médiation (Culture pour tous)

 

Animation et mobilisation

L’animation est un aspect important d’une activité collective, et ce dans le but d’encourager la mobilisation et la participation de l’équipe, des bénévoles, des participants, etc.

Communagir offre plusieurs outils d’animation qui peuvent vous aider à optimiser vos rencontres en présentiel et virtuel.

Le communiqué de presse porte une information à la connaissance des médias afin que ces derniers la publient ou la diffusent, et la fassent connaître au public. Il permet ainsi d’obtenir une couverture (gratuite) la plus large possible, d’accroître sa visibilité et sa notoriété auprès d’une clientèle cible.  

 

Structure et rédaction 

Quel que soit le type de communiqué, le titre doit être accrocheur et le texte doit d’abord présenter les points les plus importants de manière à retenir l’attention du lecteur.  

L’introduction, qu’on appelle également le chapeau*, doit répondre aux questions qui? (Qui est concerné par la nouvelle?) quoi? (De quoi s’agit-il?) quand? (Quand l’événement aura-t-il lieu?) pourquoi? (Pourquoi cet événement, cette situation ont-ils lieu?) et où? (À quel endroit cela se passe-t-il?).  

Le ou les paragraphes qui suivent viennent étoffer ce contenu, selon un ordre d’intérêt décroissant, car, si le texte doit être raccourci, il le sera généralement par la fin. Idéalement, le communiqué en entier ne devrait pas excéder une page. Si le texte est long, il est conseillé d’ajouter des intertitres pour guider les lecteurs. Le communiqué ne comporte pas de conclusion. 

 

Contenu du communiqué proprement dit 

Le communiqué comprend généralement les éléments suivants : 

  • la provenance du communiqué, par la présence du logo de l’entreprise ou de l’organisme; 
  • l’avis de publication, c’est-à-dire la mention qui autorise la publication de la nouvelle à partir d’une certaine date (par exemple, À diffuser immédiatement, Pour diffusion immédiate, Ne pas diffuser avant le 30 octobre 2023); 
  • la mention COMMUNIQUÉ, en majuscules et souvent en gras,  
  • le titre du communiqué, indiquant l’objet du texte, centré et en majuscules de préférence; 
  • le lieu et la date de l’envoi, suivis d’un point et d’un tiret.  
  • le texte même du communiqué, dont le premier paragraphe (chapeau) résume l’essentiel de la nouvelle; 
  • l’indicatif – 30 –, placé au centre de la ligne et qui marque traditionnellement la fin du texte à diffuser (cette indication remonterait à l’époque où les télégraphistes signalaient ainsi la fin du texte transmis, qui ne devait pas, en principe, dépasser trente mots); 
  • la source, c’est-à-dire le nom (éventuellement le titre), le numéro de téléphone et l’adresse électronique de la personne qui a rédigé le communiqué ou qui peut fournir des renseignements complémentaires. Il faut également ajouter le nom de la société ou de l’organisme pour lequel la personne travaille. Ces renseignements figurent contre la marge de gauche sous l’indicatif – 30 –.

Contenu facultatif 

Si l’on souhaite ajouter une ou des photos au communiqué, il est conseillé de le faire en les mettant en pièces jointes plutôt que dans le communiqué même. Toutefois, la légende, elle, est ajoutée dans le communiqué, sous l’indicatif – 30 – et avant la source. 

 

L’envoi du communiqué de presse 

Avant de diffuser votre communiqué, révisez bien son contenu. Et pourquoi ne pas le faire lire par une personne de votre entourage. Il est toujours bon de faire appel à un œil extérieur, afin de s’assurer que ses écrits ne comportent pas de fautes d’orthographe et autres. Le communiqué est généralement envoyé par courriel via une liste constituée de représentant(e)s des médias. D’ailleurs, il est important de bien préparer le texte du courriel qui accompagne l’envoi du communiqué, afin de susciter l’intérêt des journalistes.  

Votre communiqué a été envoyé, il n’a pas été diffusé ou bien vous n’avez pas reçu de demande d’entrevue? Les représentant(e)s des médias reçoivent de nombreuses communications dans une journée. Il est toujours pertinent de faire des appels personnalisés aux journalistes pour vérifier que le communiqué a bel et bien été reçu et voir avec elles et eux s’il y a un intérêt à couvrir la nouvelle du communiqué.  

* Court texte présenté en introduction d’un article de presse, qui a pour fonction de résumer l’essentiel du contenu de celui-ci ou de piquer la curiosité du lecteur. 

Ressources légales

 

La connaissance des lois et des règlements liés à votre profession d’artiste peut vous apporter une aide considérable. Être bien informé(e) peut vous permettre de mieux comprendre vos droits. Les ressources ci-dessous ont été rassemblées, afin de vous outiller sur différents aspects légaux.

 

Certaines informations concernant la  Loi du statut de l’artiste professionnel est également fourni par le Conseil des Arts et des Lettres du Québec (CALQ).

Le droit d’auteur est l’une des deux catégories de la propriété intellectuelle et protège plusieurs types d’œuvres, qu’elles soient littéraires, dramatiques, musicales ou artistiques. Aussitôt qu’un(e) artiste créé une œuvre, celle-ci est automatiquement protégée par les droits d’auteur. Cela veut dire que l’artiste dispose des droits exclusifs de production, de reproduction, de commercialisation ou de mise sous licence, de publication et d’exécution d’une œuvre originale intégrale ou d’une partie importante de ses œuvres. Le droit d’auteur est généralement valide pendant toute la vie de l’artiste et 50 ans après son décès. Ensuite, le droit d’auteur relèvera du domaine public et n’importe qui pourra l’utiliser. Lorsqu’une personne veut copier ou utiliser une œuvre, cette dernière doit demander la permission et verser un montant à l’artiste ou à l’individu qui détient les droits d’auteur.   

Vous pouvez enregistrer vos œuvres originales auprès de l’Office de la propriété intellectuelle du Canada. Le certificat d’enregistrement du droit d’auteur est une preuve supplémentaire qui protège l’artiste et atteste que ce dernier est bien titulaire des droits de ses œuvres. Vous pouvez également faire des vérifications auprès de votre association disciplinaire pour vous familiariser avec les particularités de votre secteur.

*Vendre une œuvre ne constitue pas une cession des droits d’auteurs. Pour se libérer des droits d’auteur, l’artiste doit signer une entente de cession de droits ou une licence. 

 

Guide du droit d’auteur (Office de la propriété intellectuelle du Canada) 

Propriété intellectuelle (VGQ) 

Notions en droit d’auteur (Bureau du droit d’auteur Université Laval) 

Protégez vos créations (Gouvernement du Canada)

Les droits d’auteur à l’ère du numérique (Culture Centre-du-Québec)

 

Le droit de suite

Le droit de suite permet aux artistes de continuer d’obtenir des profits sur une oeuvre vendue. Au Canada, le droit de suite n’est pas régit par une Loi. Toutefois, le CARFAC et le RAAV travaillent à ce que le droit de suite intègre la Loi sur les droits d’auteurs.

Du nouveau concernant le droit de suite (RAAV)

Le droit de suite (CARFAC)

 

Utilisation d’une oeuvre

Voici un guide d’introduction aux licences d’utilisation d’une oeuvre (Culture Montérégie)

Rapport d’impôt

La déclaration des revenus est obligatoire pour tout individu ou toute entreprise au Québec et au Canada. Voici un document qui est spécifique au statut de l’artiste : Aperçu du guide sur l’impôt et l’artiste  (Culture Saguenay-Lac-Saint-Jean).
Pour obtenir un exemplaire papier de ce guide, veuillez en faire la demande à Culture Gaspésie au info@culturegaspesie.org. C’est gratuit! 

 

Rapport d’impôt suite à l’obtention d’une bourse

L’obtention d’une bourse implique une certaine responsabilité légale puisqu’elle représente un revenu imposable. Conformément aux lois fiscales en vigueur, le ou la récipiendaire de bourse est tenu(e) de déclarer le montant de la bourse qui lui est accordée. 

À titre d’exemple, le Conseil des arts et des lettres (CALQ) émet pour chaque boursier un relevé aux fins d’impôt et transmet la liste des boursiers au ministère du Revenu. 

L’artiste peut se référer à l’institution associée à sa bourse pour de plus amples informations sur les procédures à suivre.

La consultation d’un comptable ou fiscaliste spécialisé dans le domaine artistique peut être bénéfique. L’artiste pourra alors obtenir un avis éclairé sur ses possibilités quant à la réalisation de ses impôts annuels.  

Rapport d’utilisation d’une bourse  (CALQ)

Le patrimoine artistique concerne les oeuvres créées tout au long de la vie d’un(e) artiste. Toutes les oeuvres constituent une actif individuel ainsi qu’un patrimoine identitaire. Il est donc important de bien protéger son patrimoine lors d’un décès.

Voici des conseils juridiques de Me Sophie Préfontaine, avocate: L’art de protéger son patrimoine artistique au-delà de sa mort (RAAV).

Encore des questions?

Vous avez besoin d’accompagnement ou désirez avoir plus d’informations concernant les outils et ressources présentées dans la section développement professionnel? Communiquez avec notre agente de développement culturel pour prendre rendez-vous.

Jessie Blaquière

developpement@culturegaspesie.org  418 534-4139, poste 6

Jessie Blaquière, femme